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Le mot du président

La chirurgie cardiaque en Mauritanie : un rêve ou une réalité ?

Le 4 novembre 2002, pour la première fois en Mauritanie, une intervention à cœur ouvert est réalisée à Nouakchott grâce à la world Heart Foundation du professeur Thomas Pezzella un demi-siècle après la première opération de chirurgie cardiaque sous circulation extracorporelle qu’avait réalisée avec succès GIBBON à MINEAPOLIS le 06 mai 1953.

Depuis cette date, plusieurs équipes française, algérienne et tunisienne se sont relayées pour des missions chirurgicales humanitaires durant lesquelles quelques dizaines de patients ont été opérés. Malheureusement la liste d’attente de malades atteints de pathologies cardiaques de plus en plus graves et évoluées ne cesse de s’allonger. Sans oublier tous ces nouveaux nés qui meurent quelques heures après la naissance faute de prise en charge adaptée.
« La santé n’a pas de prix mais elle a un coût qui ne cesse d’augmenter ».
Actuellement, les conditions pour la mise sur pieds d’un centre de chirurgie thoracique et cardiovasculaire sous la tutelle d’une fondation sont réunies.

Quelles sont les enjeux de la création d’un tel centre ?
Pourquoi un tel centre dans un pays comme le nôtre ? Un pays où les difficultés de la médecine de première ligne persistent encore. Voir rapport OMS novembre 2007

Est-il besoin de rappeler que les maladies cardiovasculaires sont aujourd’hui reconnues comme étant très fréquentes en Afrique et représentent en fait une des premières causes de mortalité.

Les populations des pays en voie de développement sont plutôt jeunes, et si cette jeunesse croissante est tout de même un immense espoir d’avenir, elle représente aussi un énorme problème et un défi pour ces pays. En effet compte tenu de la natalité, il en résulte une augmentation du nombre de cardiopathies congénitales (4 à 12 enfants / année/ 1000 naissances) et chez les enfants plus grands, le nombre de cardiopathies acquises ne fait que croître en raison des difficultés de prévention du rhumatisme articulaire aigu qui sévit de façon endémique dans le Le taux de croissance de la population dans notre pays est de 2,7 %. Et 46 % de la population ont moins de 15 ans (atlas obs. du monde 2002).

La Mauritanie connaît actuellement une transition épidémiologique avec recrudescence des pathologies prévalentes dans les pays industrialisés. Maladies favorisées par la sédentarité, l’obésité, le tabagisme, le stress, l’hypertension artérielle…et leurs conséquences sur le système cardiovasculaire. La prévalence de la maladie coronarienne dans le pays est loin d’être négligeable. Plus de 40% des évacuations sanitaires vers l’étranger le sont pour des maladies cardiovasculaires.

Selon une étude de l’International Coopération in World Cardiology , on compte aujourd’hui:

  • - 1 centre de chirurgie cardiaque pour 120 000 d’habitants aux USA
  • - 1 centre de chirurgie cardiaque pour 1 millions d’habitants en Europe
  • - 1 centre de chirurgie cardiaque pour 16 millions d’habitants dans les pays asiatiques
  • - 1 centre de chirurgie cardiaque pour 50 millions d’habitants en Afrique.

La création d’un centre de cardiologie et de chirurgie cardiovasculaire constituera ainsi une avancée technologique et de par le caractère multidisciplinaire des domaines qu’elle englobe (explorations, laboratoire de biologie médicale, équipement radiologique, et centre de transfusion…) contribuera inexorablement à rehausser le niveau de toutes les autres spécialités ainsi que promouvoir la recherche médicale et scientifique dans le pays.

La marche vers des lendemains tellement prometteurs doit être dirigée avec la plus grande rigueur. Les exigences de la chirurgie cardiaque sont telles qu’il ne pourra exister
“ Un modèle mauritanien ”. La chirurgie cardiaque, domaine de pointe par excellence, ne peut se pratiquer qu’en respectant des normes rigoureusement standardisées et évolutives.
La mise en place de chirurgie thoracique et cardio vasculaire intégré dans le cadre d’une fondation permettra d’apporter une réponse nécessaire et adaptée à un besoin immense.

« la difficulté de réussir ne fait qu’ajouter la nécessité d’entreprendre » Beaumarchais.

Le président de la fondation :
Docteur Ly Mohamedou

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